Quelle est ton idée de départ ?
Saxophoniste depuis une quinzaine d’années, j’ai toujours voulu monter un studio pour mes enregistrements. Dès mon entrée à Supméca, l’idée de développer une cabine acoustique a émergé dans mon esprit. Je voulais inventer un système d’insonorisation pour le musicien, afin qu’il puisse jouer de la musique chez lui sans déranger ses voisins. Le concept, né lors de mon projet de fin d’études avec deux camarades de promo, est une cabine acoustique pliable et dépliable, qui prend peu de place et serait moins chère, tout en insonorisant le son.
Comment es-tu devenu un étudiant entrepreneur ?
Au départ, je ne voulais pas forcément créer une entreprise, c’était un projet d’études. C’est lors d’un week-end startup auquel j’ai participé que je me suis interrogé sur le potentiel de mon idée. Lorsque j’ai découvert le statut d’étudiant entrepreneur, j’ai eu une révélation. J’ai tout de suite déposé un dossier à la scolarité de Supméca, qui est rattaché à la PEPITE Vallée de Seine. [N.D.L.R. : ce statut d’étudiant entrepreneur assure une reconnaissance nationale et permet à l’étudiant d’être accompagné par un référent établissement et un coach professionnel.]
Remplissant les critères et les prérequis, mon dossier a été retenu. J’ai alors eu la possibilité de remplacer mon stage de fin d’études par ce projet de création d’entreprise. Comme c’était la première fois que l’école signait un contrat de ce type, je ne m’attendais pas à une réaction aussi positive et autant de soutien du service scolarité et notamment de madame Kofi Sam et de monsieur Salvan.
Concernant le suivi de mon projet, je devais faire un point chaque mois à monsieur Massacrier, directeur des relations industrielles et monsieur Salvan, directeur des formations. Des échanges réguliers entre l’école et la PEPITE se sont également mis en place.
Le premier mois, je me suis concentré sur une étude de marché approfondie. Mon idée de cabine acoustique n’était pas achevée, j’ai donc proposé le sujet à deux groupes de trois élèves de 2e année à Supméca, pour leur projet BE. J’avais besoin de renfort, je n’aurais pas pu y arriver seul. Ils ont fabriqué une maquette au 1/7e avec l’aide des pôles techniques. Moi, je travaillais sur l’acoustique, les matériaux, et la simulation numérique sur ABAQUS. J’ai été accompagné par monsieur Job et monsieur Nennig, enseignants chercheurs en vibroacoustique et structure. J’ai pu compter chaque semaine sur leur appui technique et leur expertise sur l’acoustique, la conception mécanique et la simulation numérique. Le contenu de la formation m’a aussi été très utile : j’ai utilisé la méthode Scrum, une des méthodes agiles pour la gestion d’entreprises, de cette manière j’ai eu l’occasion de mettre en pratique la théorie.
As-tu rencontré des problèmes dans ton projet ?
Le problème le plus conséquent était le financement. Heureusement, l’équipe des projets PLACIS de Supméca m’a beaucoup soutenu. Je n’aurais pas pu y arriver sans leur aide, notamment pour concevoir la maquette du prototype. De plus, ils m’ont financé le week-end startup sans lequel je n’aurais pas eu l’idée et la motivation de monter ma startup.
Un autre souci était la conception du prototype à l’échelle 1, sur lequel je travaille depuis septembre. Il n’était pas viable et il fallait trouver une solution afin de le faire fonctionner en situation réelle. Aujourd’hui, le prototype est fonctionnel et se rapproche du réel. Je l’ai réalisé avec un ami menuisier qui m’a beaucoup conseillé pour parvenir à un modèle satisfaisant. On pourra ensuite comparer les résultats expérimentaux avec les simulations, et faire un test client en vue d’avoir un retour sur le produit et le faire évoluer.
Où en es-tu dans ton projet ?
Ma formation d’ingénieur terminée, j’ai signé un contrat avec Supméca jusqu’en juillet 2018 pour pouvoir rester un an de plus à l’école et poursuivre mon projet. Je peux donc accéder aux locaux, aux logiciels et à l’expertise de tous les enseignants. J’ai recruté deux stagiaires Supméca de 2e année. J’ai récolté 20 000€ grâce à une levée de fonds, ce qui me permet de continuer à me financer. J’en prévois une autre de 60 000€ en 2018. Les brevets ont été déposés ainsi que la marque Silent Box. Pour la suite, je souhaite embaucher quelqu’un en business développement et finaliser un premier modèle commercialisable pour 2018. Nous prévoyons d’utiliser des matériaux composites biodégradables s’accordant avec la performance acoustique. La Silent Box est déjà disponible en prévente sur notre site internet http://aos-paris.com
Par ailleurs, j’ai postulé pour la Station F dans le programme Pépite Starter. Il s’agit d’un des plus grands incubateurs mondial qui a récemment ouvert. Tout est réuni sur place pour faciliter le développement des projets des jeunes créateurs d’entreprise. J’ai été retenu, c’est très motivant pour la suite.